Senin, 10 Oktober 2016

Réparer les vivants

"Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps." Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de geste, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.

Réparer les vivants

Détails sur le produit

  • Poche: 304 pages
  • Editeur : Folio (13 mai 2015)
  • Collection : Folio
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2070462366
  • ISBN-13: 978-2070462360
  • Dimensions du produit: 11 x 1,5 x 17,7 cm
  • Moyenne des commentaires client : 4.0 étoiles sur 5 





Maylis de Kerangal est une virtuose. Naissance d'un pont impressionnait par sa construction et ce style invraisemblable : phrases d'une longueur proustienne, chevauchement du prosaïque et du philosophique, intensité des sentiments, multiplicité des voix et des points de vue. Réparer les vivants est bâti sur le même modèle, autour du sujet délicat du don d'organes. Brillant est le récit, épopée médicale sans pareille, héroïsme quasi mythologique d'hommes et de femmes entraînés à devenir des démiurges avec pouvoir de vie et de mort. Le livre est une symphonie en plusieurs actes, fourmillant de détails, au risque de noyer le lecteur dans ce compte à rebours angoissant où les personnages d'un drame humain apparaissent et disparaissent au fil de la plume de la romancière. Nul doute que Réparer les vivants est une oeuvre, avec un O majuscule. Mais tout y est intense, tragique et dérisoire, comme accéléré sans un rythme qui laisse peu de place à la respiration. D'où cette impression d'être pris en otage, d'épouser ce tempo virevoltant sans laisser le temps de souffler. La littérature, c'est aussi pourtant cela aussi, des zones moins denses, des pauses pour mieux apprécier les moments d'acmé. Kerangal est une guerrière, elle est au combat en permanence. Son livre est impressionnant, suffocant mais aussi irrespirable par moments. Elle y va de si bon coeur, qu'elle nous le laisse brisé, gros et barbouillé.

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